Routes et mobilités : Construire des routes en interne, c’est (presque) fait !

Bâtir nous-mêmes nos propres routes. Impossible ? Les agents du Centre technique de Savines-le-Lac viennent de démontrer le contraire, entre Réallon et Puy-Saint-Eusèbe. Une expérimentation signée de l'Antenne technique Guil et Durance qui pourrait bien changer la donne en matière de travaux routiers.

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La scène se passe sur le chantier d'une route en reconstruction. Au milieu de la photo deux homme en vêtement de travail jaune fluo et bleu électrique portent une espèce de grillage métallique le plusieurs mètres de large. Grillage qui recouvre le sol. En dessous on aperçoit du remblai couleur gris. Derrière les deux hommes, une pelleteuse rouge pourvue, au bout de son bras mécanique articulé d'un godet noir en train d'aplanir du remblai déposé également par dessus ce grillage. En arrière plan, le reste de la route déjà existante et les montagne. - Agrandir l'image, fenêtre modale
Le Département expérimente la technique du remblai renforcé. ©Département des Hautes-Alpes

Ils l’ont fait ! Construire une route en interne, enfin presque. En octobre dernier, l’Antenne technique (AT) Guil et Durance a tenté l’expérience, entre Réallon et Puy-Saint-Eusèbe, au niveau de la rampe de Méans, sur la RD 9. Une portion de route de 66 m de long réalisée en « semi-régie », par les agents du Centre technique de Savines-le-Lac.

Pour cette toute première d’ampleur, les pelles mécaniques d’un prestataire du coin ont été appelées en renfort. Petit à petit… le Département fait ses routes. « Mais la prochaine fois, on fera tout nous-mêmes ». Bertrand Vauleger, responsable de l’AT Guil et Durance, n’a aucun doute là-dessus.
Alors oui, quand lui et Raymond Borghese, responsable d’exploitation, ont expliqué leur plan, les agents savinois étaient plus que dubitatifs. « Inquiets ». De par l’ampleur du challenge et de son caractère inédit, au regard de leur quotidien. « Cela faisait un moment que nous cherchions le moyen de gagner en autonomie en matière de construction routière. Avec le changement climatique, les phénomènes de glissements de terrain sont de plus nombreux. Il est impératif que nous puissions intervenir nous-même afin de gagner en réactivité et en coût », explique Bertrand.

Le solution, le remblai renforcé

Et après plusieurs mois à chercher et se renseigner à droite et à gauche, Bertrand et Raymond trouvent une solution qui leur semble viable en régie (en interne) : le remblai renforcé. Du costaud qui ne nécessite pas une légion d’agents pour tenir la route.

Le principe (en très gros) : faire place nette sur la route à refaire. Le gros morceau de cette aventure, avec 1 500 m3 de matériau à extraire (d’où le coup de main d’un prestaire). On met le fond bien à niveau. Et on commence à le recouvrir de remblai, plutôt grossier, compacté en couche de 30 cm que l’on carapaçonne d’une structure métallique. Puis, on recommence, en empilant les strates. Sur 3 m de profondeur en l’occurrence. Pour la dernière couche, du remblai beaucoup plus fin (du 0/30 pour les connaisseurs). La touche finale ? De l’enduit routier. Du bitume pour les profanes.
Glissements de terrain, portions de routes emportées, « ils seront désormais là » !

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