Autonomie : Face au handicap, l’union fait la force

« Ça devient trop difficile à la maison. J’ai besoin d’aide ». Quand une personne en situation de handicap en arrive là, elle ne doit pas se poser mille questions. Juste à pousser la porte de la Maison de l’autonomie (MDA) à Gap, pour trouver une oreille attentive et une main tendue. Au bout de cette main, un dossier marqué du sceau de la Maison départementale des personnes handicapées, MDPH*.

Si la capitale des Hautes-Alpes s’avère hors de portées, parce que trop loin ou trop compliquée à rallier ? Direction les Maisons des solidarités maillant le territoire pour rencontrer une assistante sociale (AS). Là, « sera fait le point sur la situation de la personne et sur ses droits. Le cas échéant, elle sera orientée, vers la MDA. L’AS pourra même l’aider à remplir son dossier MDPH en cas de besoin », confie Coralie Marquis, conseillère mission vulnérabilité autonomie (CMVA) basée à la MDS de Gap Bonne. Et d’ajouter : « Le handicap demande une expertise très spécifique. Nos collègues AS savent que nous sommes là pour les aiguiller si nécessaire. »

Après validation en Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées, si le dossier aboutit à un plan d’aide à domicile – prestation de compensation du handicap (PCH)** dans le jargon- c’est à Coralie et ses deux homologues, Amandine Escalier (MDS de Gap-Cézanne) et Martine Duval (MDS d’Embrun), que reviendra sa mise œuvre et son suivi. Pour les seconder, les référentes autonomie qu’elles coordonnent.

Faciliter l’accès au droit

En amont, le dossier passera entre les mains des évaluateurs de la MDPH basés (et relevant) de la Maison de l’autonomie. Première option : la PCH est clairement demandée. Logiquement l’équipe…PCH entre en action en se fendant d’une visite à domicile, étape indispensable pour rendre son avis. Deuxième option, la PCH n’est absolument pas sollicitée, mais un petit quelque chose dans le dossier titille les évaluateurs qui se disent « ça pourrait être pas mal de proposer la PCH là ». Dans ce cas, rebelote pour l’équipe PCH. « Permettre aux gens d’accéder à des droits auxquels ils n’avaient pas pensé, ou ne connaissaient pas, c’est aussi ça notre métier », confirme Thiphaine Cam, référente insertion professionnelle et évaluatrice.

Il arrive aussi que des situations suscitent des doutes. Elles seront alors examinées en équipe pluridisciplinaire d’évaluation.  Référentes autonomie et CMVA postées « en territoire » pourront alors être sollicitées pour apporter leur regard. Question renouvellements ou révisions de la PCH, CMVA et référente gardent la main « en territoire ».

Et pour que tout ça roule comme sur les roulettes, agents des territoires et professionnels de la MDPH échangent au quotidien, à base de mails et de coups de téléphone. Histoire de fluidifier encore d’avantage cette coopération, la MDA réunit tous les deux mois responsables de MDS, CMVA et la coordinatrice de l’équipe PCH, Carole Beghin, alternativement dans ses locaux gapençais (où est par ailleurs hébergé la MDPH) et en MDS.

Là, elles partagent leurs expériences, font remonter du terrain des réalités pas toujours rose, échangent pour harmoniser les pratiques d’un bout à l’autre de nos vallées, partagent les dernières évolutions réglementaires ou législatives… De quoi faire en sorte que l’aide apportée par la PCH colle à la fois aux obligations réglementaires qui l’encadrent et à la réalité du terrain. À Gap, comme dans nos vallées.

*Maison départementale des personnes handicapées, MDPH. Sigle utilisé aussi bien pour désigner la structure regroupant des professionnels du handicap que les aides dont peuvent bénéficier les personnes en situation de handicap.

**Plus de 800 en 2023