Aide aux communes, Routes et mobilités : Intempéries de décembre : le Département a répondu présent

À croire qu'une tempête aux crues pour certaines quasi centennales n'était pas suffisante. Après Aline le 20 octobre, les éléments se sont de nouveaux déchaînés début décembre sur le Guillestrois et le Queyras. Guillestre, Risoul en chef de file. Mais également du côté de Réallon. Retour sur les événements côté Département.

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Photo paysage avec au premier plan le torrent Risoul, aux eaux marron en furie. En second plan des engins de chantier jaune, des pelles mécaniques et un camion benne, travaillent à enlever les 30 000 m3 de sédiments. En arrière plan on distingue la mairie de Risoul. Il neige. Une pellicule blanche est en train de se former. - Agrandir l'image, fenêtre modale
Les engins de chantier défont Risoul village de près de 30 000 m3 de sédiments. ©Stéphanie Cachinero / Département des Hautes-Alpes

Les services du Département savaient qu'un nouvel épisode allait succéder à la tempête Aline d'octobre dernier. Il est arrivé comme le laissaient entendre les prévisions de météorologistes, vendredi 1er décembre. Cette fois-ci, l'alerte rouge ne concernait pas le Champsaur-Valgaudemar, mais le Guillestrois et le Queyras. Ça aussi, on l'avait vu venir. Mais rien ne laissait présager de la violence de l'évènement. « De toute ma carrière, je n'ai jamais vu ça », confie Gilles Delabelle, chef du service Ingénierie. Son listing, encore provisoire, des dégâts donne le tournis : routes emportées, éboulements, glissements de terrain, coulées de talus…

Où ? Risoul, Réallon, Ceillac, Puy-Saint-Eusèbe, Guillestre… De quoi détrôner le glissement survenu au Pas de l'Ours en 2018. « Du point de vue de l'importance du phénomène, on est sur des échelles similaires. La grosse différence, c'est la gestion dans le temps, plusieurs années, pour le Pas de l'Ours, 3 jours pour les intempéries de ce mois de décembre sans parler des travaux d'urgence qui ont suivi. À cela s'est ajouté un nombre incalculable d'incidents plus légers gérés par le service. On était sollicité sur tout le territoire dont nous avons la gestion », détaille Xavier Contal à la tête de l'Antenne technique Guil Durance, en première ligne.

Une nouvelle aide d'3M€

D'ailleurs, une semaine après cette « deuxième vague », c'est tout un pan de montagne qui s'est décroché, vendredi 8 décembre, sur la RD 41, isolant complètement Réallon. De quoi stopper par ailleurs les travaux d'urgence engagés quelques lacets plus bas, sur la RD 9 qui s'est effondrée pour moitié sur 30 m. « Sur cette zone, nous sommes encore en gestion de l'urgence. Contrairement à Risoul, où 30 000 m3 de sédiments extraits du lit du Chalps ont désormais été débarrassés. « Les travaux de mise en place d'un pont militaire provisoire pour accéder à la station avancent. Tout devrait être terminé vers le 20 décembre », soufflait à la mi-décembre Gilles Delabelle.

En parallèle, les désordres survenus sur les travaux post Aline encore cours, notamment au niveau du pont Pallon à Freissinières, nécessitent un plan de bataille renforcé : consolidation des protections de la culée et dynamitage d'un bloc rocheux qui dévie dangereusement la Biaysse.

Dans le Guillestrois, au bout d'une dizaine de jours, les réunions de suivi des travaux ont succédé aux cellules de crise pilotées par la Préfecture des Hautes-Alpes. Deux par jour, réunissant sapeur-pompiers, forces de l'ordre, élus locaux, représentants du service des Routes du Département, de la communauté de communes du Guillestrois Queyras… Et ce durant plus d'une semaine non-stop. D'abord organisées à Guillestre, mais très vite délocalisées à Embrun faute d'électricité et moyens de communications viables. Puis finalement à Gap, pour les mêmes raisons. « En interne, nous nous servions des radios qui équipent nos véhicules », détaille Xavier dont les agents d'exploitation n'avaient d'autres choix que de rester mobilisés sur les routes, au volant de leurs engins de déneigement, viabilité hivernale oblige.

In extremis, le Département a ajouté un budget exceptionnel dit de « travaux urgents et imprévus » d'1M€ ainsi qu'un budget complémentaire de 2 M€, à l'ordre du jour de la session du 19 décembre. Entre la tempête Aline et ce nouvel épisode, la facture globale, rien que pour le Département, pourrait s'élever à plus 12 M€.

À l'heure d'écrire ces lignes, les pluies persistaient sous des températures en-deçà des normales de saison, annonçant un hiver moins serein qu'à l'accoutumée du côté des Routes.


Une ministre venue constater les dégâts

Le dossier est remonté jusqu'à Beauvau, sur le bureau du ministre de l'Intérieur. Dès mercredi 6 décembre, était annoncée par voie de presse la volonté de Gérald Darmanin de lancer une procédure accélérée de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle au titre des inondations, ruissellements et crues torrentielles survenues aux premiers jours de décembre. Le lendemain, jeudi 7 décembre, Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité venait constater l'étendue des dégâts, notamment à Risoul et Guillestre. Les pieds dans la boue la ministre assurait que tout serait mis en œuvre pour « que les communes n'aient aucun reste à charge ». Fin décembre, 37 communes bénéficiaient officiellement de cette reconnaissance.


IT05, une expertise au service des communes sinistrées

IT05
Distribution d'eau potable, rétablissement de l'électricité, mise en place d’un hébergement d'urgence, sécurisation des Guillestrois. En même temps, faire le tour de la ville pour constater les dégâts ici et là. Ce pont communal semble avoir résisté aux assauts du Chagne. Mais pour Christine Portevin, la Première magistrate, comment savoir si l'intégrité de l'ouvrage est restée sauve quand on n’est pas experte ! Réponse apportée dès lundi 4 décembre par deux agents du service ingénierie du Département au titre de la solidarité inter-collectivité, sous la bannière IT05. Examen du pont sous toutes ses coutures. Y compris sa partie inférieure inspectée, depuis des îlots émergés dans le lit de la rivière toujours grondante. Verdict ? Tout est OK. Soulagement pour l’édile.

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