
Horaires : Du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h30
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« Si nous voulons maintenir l’agriculture dans le Buëch, le projet doit réussir. » Pour Jean-Marie Blanchard, président de l’Asa (Association syndicale autorisée) des Irrigants du Buëch, le projet de réserve d’eau à Aspremont n’est pas une option. Mais une question de vie ou de mort, changement climatique oblige. Sa problématique et celle des 140 membres de l’Asa ? « Le manque d’eau » dont souffre le Buëch. La solution ? Solliciter la rivière au printemps, lorsqu’elle est au plus haut, pour pouvoir arroser en été, période d’étiage de plus en plus marquée.
« L’idée du stockage a germé en 2015 », confie l’agriculteur. En 2017, une étude de la Chambre de l’agriculture vient légitimer ses craintes : « le diagnostic a confirmé que le ratio entre nos besoins et la disponibilité de la ressource en eau ne collent plus ». Loin de s’avouer vaincue, l’Asa prend le taureau par les cornes et engage, elle aussi, un bureau d’études en 2019. Préconisation : la création de deux zones de stockage de 160 000 m3. L’ambition, faire en sorte que la première réserve soit opérationnelle courant 2026. Budget prévisionnel : entre 6 et 7 M€. Une somme considérable dont ne dispose pas l’Asa. Mais heureusement, « ce genre de projet est subventionnable à 90 % », explique Fabien, chargé de mission en hydraulique agricole au sein du service Eau, intervenant sur le dossier sous la bannière d’IT05. Bannière également revêtue pour l’occasion par Michel, chef du service Énergie, forêt et climat, et Quentin, chargé de projets énergie. Sans oublier les équipes du service Foncier qui entreront dans la danse de façon plus prononcée dans les prochaines semaines.
Tous s’accordent sur un point, il s’agit là du projet le plus complexe qu’ils aient eu à gérer jusqu’à présent. Il faut dire que cette réserve est une première dans les Hautes-Alpes, et même en région Paca. Car, même si Fabien* se démène depuis plus d’un an à coups de constitutions de dossiers aussi hermétiques qu’imposants et de veilles réglementaires pour suivre les changements incessants quant aux critères à remplir pour que les 90 % subventionnables (auprès de l’Union européenne, l’État et l’Agence de l’eau) deviennent réalité, l’Asa n’a toujours pas les reins assez solides pour financer pareil projet. Coïncidence ou pas, des fournisseurs d’énergie solaire ont alors commencé à faire de l’œil à l’Asa. « Là, on s’est dit, pourquoi pas mettre du photovoltaïque pour générer les fonds manquants », explique Jean-Marie, qui comme un réflexe s’est tourné vers IT05.
C’est à ce moment précis que Quentin entre en scène, des semaines de travail en perspective. En face de lui, des producteurs d’énergie solaire mus par un seul objectif : remporter la mise et maximiser les profits. Des notions dont n’a cure l’agent, Eliot Ness dans l’âme. Sa devise : transparence, neutralité et égalité (les fondements de la commande publique).
IT05 s’est révélé indispensable pour nous
Le 5 octobre 2022, le principe d’un appel à manifestation d’intérêt est acté et tout ce qui va avec, de la rédaction d’un cahier des charges ultra précis à l’analyses des offres, en passant par l’audition des candidats. Le tout accompagné de nombreuses demandes d’éclaircissements techniques sur des points échappant à l’entendement des profanes. En l’occurrence l’Asa dont les membres ont scrupuleusement été associés à chaque étape de la mise en concurrence. « C’est important de les impliquer ; d’expliquer le contenu des offres. C’est eux qui décident in fine », souligne Quentin. « Nous, tout ça, on ne connait pas, c’est pas notre métier. IT05 s’est révélé indispensable pour nous », sourit Jean-Marie. Quand un promoteur a affaire avec un expert, les propositions indécentes n’ont qu’à, en effet, bien se tenir.
Si les choses s’engagent sous les meilleurs auspices, le chemin reste encore long et semé d’embuches, notamment juridiques. L’excavation de matériaux préalable, , gérée par un carrier, à la création des réserves faisant l’objet d’un recours au regard de son impact environnemental. Pas de quoi entacher la montée en compétence d’IT05 qui peut désormais afficher une nouvelle offre à son catalogue : conduite de projets innovants dans le domaine du photovoltaïque flottant.
*La réserve se remplira en 5 jours en prélevant moins de 5 % du débit du Buëch en avril. **Fabien a aussi apporté son expertise afin d’accompagner l’Asa à recruter un bureau d’étude, via un marché public, qui assurera la maîtrise d’œuvre du projet.
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