
Adresse : 5 rue des Silos 05000 GAP
Horaires :
Ouvert du lundi au vendredi
de 8h00 à 12h00 et de 13h30 à 17h30
Sur le chariot d’autopsie du Laboratoire départemental vétérinaire et d’hygiène alimentaire des Hautes-Alpes, deux agneaux encore couverts du liquide amniotique. Morts prématurément. La cause ? Inconnue pour le moment. Prélèvements à des endroits bien précis, dont le cerveau. Batterie de tests en situation réelle. Rien de mieux pour apprendre. Les élèves ? Deux vétérinaires et une microbiologiste, venus d’Arabie Saoudite. Leurs professeurs ? Florence Dufour, Fabrice Louche, Mary Dessein, Élisabeth Clier, techniciens de laboratoire et Pierre-Louis Heus, leur directeur, vétérinaire de formation.
Durant toute une semaine, français, anglais et arabe ont résonné entre les murs du labo haut-alpin, choisi spécialement par le ministère de l’Agriculture* pour recevoir cette délégation peu habituée à nos hauts sommets.
Même si la beauté de nos paysages a attiré l’attention des scientifiques saoudiens, ce n’est pas ce qui a motivé leur déplacement. Mais « notre expertise en matière de fièvre Q », souligne Pierre-Louis, entre deux traductions dans la langue de Shakespeare, indispensable pour assurer la meilleure transmission des connaissances de ses techniciens de laboratoire, pour qui, la détection de la fièvre Q n’a guère de secrets.
En 2012, les Hautes-Alpes ont, en effet, fait partie des dix départements pilotes où a été déployé un dispositif de surveillance béta. De quoi conférer au labo haut-alpin une certaine autorité en la matière.
Alors, lorsque que chaque étape des différents tests à conduire est expliquée, décortiquée, les hôtes saoudiens dégainent leurs smartphones pour prendre des notes et filmer. Histoire de ne passer à côté d’aucun détail.
Au fait, la fièvre Q, c’est quoi ? « Il s’agit d’une bactérie ultra résistante et volatile pouvant toucher l’homme (via les épandages de lisier dans les champs, ou les manipulations liées au travail en abattoir ou à la ferme…). Dans la plupart des cas, les personnes infectées sont asymptomatiques », rassure le vétérinaire haut-alpin, très attaché à la santé publique. En revanche, chez les animaux, notamment de rente, type bovins, ovins… les conséquences sont toutes autres : « elle entraine une infertilité temporaire engendrant également une hausse des avortements et morts nés. Si un troupeau est touché, cela peut avoir un fort impact économique pour l’éleveur », explique Pierre-Louis.
Et il semblerait que le fièvre Q commence à menacer les troupeaux de camélidés moyen-orientaux. L’enjeu est de taille. Alors, pour permettre à leurs invités de repartir avec un socle de connaissances le plus solide possible, le laboratoire départemental leur a également organisé des temps sur le terrain, avec notamment la visite d’une exploitation agricole, en compagnie du vétérinaire en charge de la bonne santé du cheptel. Une première hors du commun pour ces émissaires venus du désert.
*En 2017, lors d’une visite d’État en Arabie Saoudite, différentes thématiques ont été abordées entre le prince héritier Mohammed ben Salmane et le Président français, Emmanuel Macron, dont la santé animale et publique.
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