Économie : Meeting aérien de Gap-Tallard, décollage imminent

Les 25 et 26 mai, c’est à l'aérodrome départemental de Gap-Tallard que ça se passe, meeting aérien oblige. Depuis des mois, agents du Département et membres de l’association Agatha mettent les gaz. Cap sur des préparatifs en toute discrétion.

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En plein milieu de la photo, sur une piste de décollage en bitume noir, un avion de la second guerre mondial de dos. La lumière du soleil reflète sur la carlingue. En second plan sur la droite, une tour de contrôle. Au bas de cette dernière est stationné une voiture de gendarmerie, type SUV. À gauche de l'avion, une partie herbacée fraichement tondue. Au loin les montagnes. Le ciel est bleu parsemé de nuages blancs . - Agrandir l'image, fenêtre modale
Un avion de collection sur le point de prendre les airs pour une démonstration de haut vol. ©Agence de développement / Patrick domaine (archives)

Le meeting en bref

Pour venir

Privilégiez autant que faire se peut les navettes mises en place entre Gap et l'aérodrome si vous venez du nord. Et entre La Saulce et l'aérodrome pour ceux qui arrivent par le sud.

Pour tout savoir sur le stationnement autour de l'aérodrome, les conditions et restrictions de circulation visitez le site officiel du meeting aérien :

meeting-aerien-gap-tallard.com

50 000 visiteurs

sont attendus pour cette troisième édition. Ils étaient 36 000 en 2021.

80 panneaux de signalisation

seront déployés par une vingtaine d'agents des Routes de l'Antenne technique de Gap également mobilisée afin de sécuriser certains axes.

Le regard rivé vers le ciel, les pieds foulant le Tarmac de l'aérodrome départemental de Gap-Tallard. Les 25 et 26 mai (enfin surtout le 26 mai), près de 50 000 visiteurs se laisseront porter par la magie de l'un des rares meetings aériens gratuits en France. Mais qui a tout de même un coût : 300 000 €, financés à 100 % par le Département. Un investissement de taille qui a aussi pour but de mettre en lumière une filière d'avenir et d'excellence haut-alpine, l'aéronautique.

Pour ce qui est des étoiles dans les yeux du public, il est fort à parier qu'elles brilleront avec une intensité telle que personne ne se posera cette question pourtant essentielle : comment fonctionne pareille machinerie ?

400 personnes mobilisées

Aux manettes, deux coorganisateurs, le Département qui joue à domicile et Agatha, association regroupant les usagers du plus important aérodrome haut-alpin, avec plus de 50 000 mouvements à l'année. À leur actif, près d'un an de travail qui mobilise, au total, pas moins de 400 personnes : bien sûr la mission aérodrome et filière air du Département et Agatha, mais aussi des agents des Routes, la préfecture, les forces de l’ordre, les secours (pompiers et Samu en tête, sans oublier les Croix-Rouge et Blanche ainsi que l'Association de sauvetage et de secourisme des Hautes-Alpes), l'Agence régionale de santé (ARS), l'Agence de développement des Hautes-Alpes…

Une imposante escadrille dimensionnée pour une organisation à 360° : stationnement, accès, circulation, sûreté du public, restauration, réglementations diverses, show aérien, expositions d'aéronefs, sanitaires, communication. Pour coordonner tout ce petit monde ? Une paire d'épaules, celles de Christian, responsable de la mission aérodromes et filière air.

« Chacun intervient selon ses compétences. C'est un vrai gage d'efficacité »

Christian Aubert, responsable de la mission aérodromes et filière air

Sa méthode ? Des groupes de travail thématiques : parking et circulation (piloté par les Routes) ; sûreté Vigipirate (auquel participent la préfecture, les gendarmes) ; secours (réunissant notamment pompiers, Samu et ARS) ; communication et logistique (Agence de développement) ; règlementation aérienne (mission aérodromes et filière air) et exhibition (avec, entre autres, Agatha). « Moi, par exemple, la communication et la promotion, je n'y connais rien. Là, chacun intervient selon ses compétences. C'est un vrai gage d'efficacité », souligne Christian. Résultat, pour tout ce qui a trait à l'aviation civile (réglementation, sûreté, placement des avions exposés au sol…), c'est lui qui gère avec le soutien de Frédéric Vieil, responsable de l'aérodrome de Gap-Tallard. Pour le choix du directeur de vol, ils étaient aussi à la manœuvre. Et autant dire qu'il faut être sûr de sûr pour confier les rênes de la tour de contrôle à celui ou celle qui donnera le tempo du show dans le ciel. Droit à l'erreur, non admis.

De l'huile dans les rouages

Pour le reste, Christian fait entière confiance à ses collègues et partenaires, tout en s'assurant de maîtriser « les grandes lignes » de chacun des dossiers du meeting. Prêt à mettre de l'huile dans les rouages en cas de besoin et faire le lien entre les uns et les autres.
Bilan après 5 comités de pilotage, une foultitude de comités techniques, un nombre incalculable de réunions, d'échanges mail et de visites sur le terrain pour savoir où positionner les sanitaires, faire en sorte que la couverture du réseau mobile tienne le choc, déterminer l'emplacement de chaque avion et hélico au sol, œuvrer pour que le public en profite au maximum sans se mettre en danger, etc. ? Tout est ficelé. « Finalement, le meeting pourrait avoir lieu demain, on est prêts », sourit Alain Ramond, directeur général adjoint du Pôle Aménagement, développement et déplacements, lors de l'un des derniers « co tech », quelques semaines avant le D-day. L'occasion de modifier légèrement le programme du spectacle dans les airs, histoire qu'il colle avec les impératifs des routes. « Le rapport ? », se demanderont les néophytes. En fait, ça coule de source : dès que la patrouille de France (Paf) rallie sa base à Salon-de-Provence, en général, près de 20 % du public regagne ses pénates.

Une première vague de départs plus que bienvenue en termes de gestion des flux de circulation. « Si la Paf est prévue à 17 heures, ce sera trop juste pour nous. Entre la fin de sa prestation et celle du meeting, il faut que nous ayons un laps de temps plus ou moins équivalent à un aller-retour en navette entre l'aérodrome et Gap », explique Fabrice Le Grall, chef sur service Entretien et exploitation de la route. Pas de souci, le soir même le planning du directeur de vol est modifié. Entre les deux, notre « homme de l'ombre », Christian.

Lors de la manifestation, il a prévu une soixantaine de radios, histoire de rester en contact permanent avec les routes, les forces de l'ordre… En complément, un point de situation aura lieu toutes les heures en direct du poste de commandement mobile. Visiteurs, ne vous restera plus qu'à vous laisser porter.

Pour des étoiles dans les yeux, embarquement immédiat

Les plans de circulation, la sûreté et la sécurité du public, la restauration, la sonorisation, etc., en bref toute la logistique lourde, c'est le Département. Les étoiles dans les yeux, c'est encore le Département, mais main dans la main avec l'association Agatha, regroupant les usagers de l'aérodrome Gap-Tallard. Et plus particulièrement, son président Jean-Marc Genechesi, par ailleurs directeur d'Hélicoptère de France. À son compteur, plus de 35 ans d'expérience dans le domaine de l'aéronautique et un troisième meeting aérien Gap-Tallard.

Meeting qui, par ailleurs, commence à se faire un petit nom. Au point de voler la vedette à l'un des plus anciens de France, celui de la Ferté-Alais. Eh non, cette année, l'Essonne n'aura pas les honneurs des Rafale de la Marine française. Pour la Patrouille de France (Paf) à l'agenda ultra chargé, là aussi « ça a marché tout de suite », se félicite Jean-Marc. Autre cerise sur le gâteau : la venue de l'équipe de voltige de l'armée de l'Air, « sur sa propre demande », confie la fierté à la commissure des lèvres le président. Un beau spectacle en perspective qui doit aussi pas mal à l'aérodrome lui-même.
Outre le cadre exceptionnel qu'offrent nos montagnes (bien différent de ce que proposent la plupart des autres meetings souvent situés en plaine), Gap-Tallard promet « du challenge » aux pilotes. Il les oblige à sortir le meilleur d'eux mêmes et pourrait même « les faire un peu transpirer » sans pour autant les pousser jusqu'à l'impossible. Bref, de quoi les « titiller » et faire des émules chez les passionnés. D'ailleurs, « on reçoit encore des demandes », souffle à quelques semaines du grand jour Jean-Marc.

Des choix se sont donc imposés afin de construire un programme, promesse de voyage spatio-temporel. Résultat ? « Un très beau plateau », parole de connaisseur, en l'occurrence Frédéric Vieil, responsable de l'aérodrome. Ses coups de cœur ? Difficile, « ils sont tous emblématiques ». Mais citons l'un des premiers avions à réaction, le F86-Sabre (1947) ou encore l'anglais Spitfire au moteur de Rolls Royce « reconnaissable à son bruit si particulier » (1936), l'avion d'entrainement de l'URSS, Yak-11 (1947), le Stampe-SV4 (1933), ou encore de Bückerc-131, biplan d'entrainement allemand (1934).
Pour le détail de la programmation (qui peut changer jusqu'au dernier moment) rendez-vous sur meeting-aerien-gap-tallard.com