Routes et mobilités : Radar d’avalanches, les Hautes-Alpes jouent l’avant-garde

C'est un spécimen rare en France, unique dans les Alpes : le radar d'avalanches dont vient de se doter le Département. Sur le point d'entrer en phase de test, il veillera officiellement sur la RD 1091 l'hiver prochain.

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Trois hommes en habit de chantier fluo installent en montagne un mât sur lequel est fixé une armoire électrique : le radar de détection d'avalanche. - Agrandir l'image, fenêtre modale
Actuellement en phase de tests, le radar de détection d’avalanche entrera officiellement en service l’hiver prochain. ©Stéphanie Cachinero / Département des Hautes-Alpes

Les yeux rivés sur l’Aiguillette-du-Lauzet, près du Monêtier-les-Bains, le nouveau radar de détection d’avalanches du Département est à l’affût de la moindre coulée de neige susceptible de menacer la RD 1091. La plupart du temps, elles se contentent de venir lécher le bitume. Mais par deux fois au cours de sa carrière, Régis Philip, numéro 2 de l’Antenne technique de Briançon, les a quand même vu barrer la route aux usagers. Sans jamais faire de victime jusque-là. C’est précisément pour qu’il n’en soit jamais autrement que le Département a investi plus de 300 000 € dans ce nouvel outil.

Son job ? Alerter les agents des routes via smartphone si les choses deviennent sérieuses. « Sa caméra nous permet d’évaluer instantanément la gravité de la situation et de gagner en réactivité quant aux moyens à déployer », explique Régis.


Cet été, un duo de feux d’arrêt d’urgence viendra parfaire le système. Au moindre déclanchement du radar, ils se pareront de rouge, histoire de bloquer le trafic. « Si l’avalanche n’atteint pas le seuil que nous aurons identifié comme critique, ils s’éteindront automatiquement afin de rendre la route à la circulation. Dans le cas contraire, ils maintiendront la route fermée jusqu’à ce que nous ayons sécurisé la zone », détaille Régis. Et de préciser : « Nous sommes en train de voir de quelle manière nous pourrions les coupler à un système d’alarme sonore. »

Adapter le système aux laves torrentielles

Actuellement en phase de tests (programmés sur plusieurs mois), le radar entrera officiellement en service l’hiver prochain. Mais déjà, Régis et Francesca Boselli, collaboratrice d’exploitation, réfléchissent à la façon dont il pourrait être adapté aux laves torrentielles, problématique majeure en zone de montagne. Seule certitude pour le moment, « la Savoie semble très intéressée par notre expérimentation. Nous sommes attentivement scrutés. »


Mais au fait, pourquoi avoir déployé ce radar précisément dans cette zone ? Ce choix découle de l’étude de vulnérabilité pilotée par le Département, suite au glissement de terrain survenu en 2015 et ayant entrainé la fermeture du tunnel du Chambon, en Isère. En a résulté un vaste programme de sécurisation de la RD 1091. Sécurisation qui devrait, grâce aux JOP 2030, monter encore en puissance au cours des prochaines années.

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