Dans le Buech, aux portes du Pays Gapençais, le château est bâti au pied de la montagne de la Coucherine et des contreforts du massif d’Aurouze, il domine une plaine arrosée par la Béoux, la Sigouste.
Sa construction débute au XIVème siècle, son aménagement et sa décoration s’étalent sur quatre siècles, au cours desquels les familles Aix-Artaud, Montauban, Flotte, Agoult vont laisser leurs empreintes.
S’il subit des transformations dont les plus importantes sont la construction de ses tours rondes en 1590 et la disparition de deux étages suite à deux incendies au XVIIème et XVIIIème siècles, ses grandes salles d’apparat (dont certaines font 150 m2 au sol avec plus de 5 m de hauteur) ont conservé leurs plafonds «à la française» ainsi que de monumentales cheminées en gypse.
On y trouve aussi des décors peints dont les plus anciens datent de la Renaissance ainsi que des portes entièrement sculptées. Ses jardins ont été aménagés au XIXème siècle et le domaine conserve une très belle calade (cour pavée) encadrée par les anciens bâtiments fermiers.
L’histoire préservera ce monument de ses aléas notamment lors de la Révolution. A partir du XIXème siècle, il deviendra la propriété privée de différentes familles parmi lesquelles d’illustres personnages comme Xavier BLANC avocat et politicien Haut-Alpin, membre fondateur du Club Alpin Français, qui redonnera, par les aménagements qu’il fera réaliser, du cachet au château.
Puis les familles Reynaud-Poncet, qui au début du XXème siècle entretiendront le domaine fermier et poursuivront la tradition d’hospitalité en louant à un couple d’Anglais la château qui en feront une pension végétarienne où Jean Giono, entre autres, séjournera.
Au début de la deuxième guerre mondiale, Antoine Mauduit loue et poursuit cette tradition d’accueil en créant un centre de repos pour les prisonniers libérés ou évadés et qui deviendra un lieu de résistance avec l’association de plusieurs hommes dont François Mitterand. Le réseau appelé "la Chaine" est crée.
Dans les années 1970 le château est racheté par M. et Mme Laurens qui pendant plus de 3 décennies vont restaurer les lieux. Ils vont permettre sa protection par son classement au titre des Monuments Historique et l’ouvrir au public à travers des visites, expositions, concerts.
En 2006 le monument sera acquis par le Département qui réouvre le lieu au public et permet ainsi à ce haut lieu patrimonial des Hautes-Alpes d'être partager et redecouvert à l'occasion des nombreux rendez-vous culturels proposés chaque été.